Candidature présidence de Polytechnique (... et ses suites)
20 Juin 2018
*procédure caduque pour diverses raisons décrites en NbdP d’un précédent billet + M. Luc Rousseau (X-Mines 77), participant au « Comité de sélection », et par ailleurs supervisant la gestion des ressources humaines au sein du Corps des mines, est potentiellement en conflit d’intérêt public-public, pour ce qui concerne les candidats relevant administrativement du Corps : M. Grenon (IC5, à qui la gestion RH du Corps des mines a trouvé successivement divers postes de direction d’établissements publics), M. Faure (IG5, qui dépend administrativement du Corps des mines et de sa gestion RH), moi-même (IC7, qui dépends administrativement de L. Rousseau ; sa vision ne saurait être dénuée de conflit d’intérêt me concernant et concernant les idées que je propose pour Polytechnique).
Défini par l’article 2 de la Loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique, un conflit d’intérêt est, en France, « une situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction ».
Le Corps des mines souhaitant influer vigoureusement sur certaines nominations (comme celle de président de Polytechnique), il ne se rend même pas compte que du coup il se retrouve, par ce type de participation dans ces « Comités de sélection » ad'hoc, en conflit d’intérêt suivant la loi [l'arbre tombe toujours du côté où il penche].
C’est embêtant car aucun candidat ne peut plus être nommé suivant cette procédure caduque – y compris M. Biot qui ne peut être renouvelé (puisqu’il fait partie de cette procédure JORF). Deux solutions restent à présent : 1°) le renouveler par intérim avant le 30 juin fin de son mandat, le temps de souffler et de reprendre une procédure digne de ce nom (et pourquoi pas une procédure de type académique ?): mais quel camouflet pour les Pouvoirs publics, pour M. Biot, pour l’X ! ; ce renouvellement par intérim ne se justifierait que s’il y a absolue nécessité de service d’un président (cas où le DG et le CA ne suffiraient pas à gérer juridiquement); d'ailleurs toute autre personne, par exemple interne à l'X ou membre du Conseil, peut être nommée président.e par intérim ; 2°) soit, bien mieux, laisser le poste vacant pour tout reprendre calmement, avec les 4 objectifs salutaires déjà indiqués, et reprendre cela de manière plus académique (à tous les sens du terme – notons au passage que l’Université, pour les passages de thèse, HDR, pour les nominations CNU, sait mieux gérer ses propres conflits d’intérêts que ne le font nos hauts fonctionnaires pour leurs nominations).
Entendons-nous bien : je ne fais pas ça pour « em**der » le monde[1] ; mais parce que je suis profondément convaincu, conformément à mon dossier de candidature[2], que cette nomination, importante, doit se faire de manière bien plus transparente, et surtout plus conforme aux standards académiques qu’exige la position de l’X en France et dans le monde.
(mes remerciements à mon ami XY, Conseiller d'Etat, pour nos échanges sur le sujet)
[1] Ce n’est certainement pas pour me pousser moi-même (d'ailleurs tout ceci est loin de défendre mes intérêts), mais bien pour défendre mes idées pour Polytechnique (l'ingénieur scientifique, le lien avec l’université, desserrer le lien avec les Corps, etc., cf. mon dossier), ainsi qu'une certaine idée de l'"intérêt général" bien différente de celle que je vois développée sur divers sujets.
[2] Au passage, je note qu’une fois de plus, avec cette erreur de procédure, le Corps des mines pèse de manière indue sur Polytechnique, d’où ma proposition de dénouer effectivement les liens de l’X avec les Corps, telle que je l’ai développée dans mon dossier.